Ce je ne sais quoi qu’il y a au-dessus de ma tête pour me protéger a fait une nouvelle fois de moi un finisher heureux.
Une participation à l’UTMB oblige un minimum d’entraînement et de tests grandeur nature alors cette 6000D à cinq semaines de l’échéance "montblanaise" tombe à pic pour jauger mon état de forme.
Il y a trois ans j’avais trouvé cette course atypique et pas forcément facile à gérer car il faut avoir de réels talents de grimpeur et des qualités de descendeur, finalement toutes des compétences où je n’excelle pas. Et pourtant tel cette petite phrase de jeu vidéo j’entends me répéter : "Essaie encore !"
Faire une sortie longue avec du dénivelé (63km avec 4000d+ pour ceux qui ne connaissent pas encore) sans se faire mal, sans objectif de temps tout en fleuretant avec les barrières horaires est bien l’un des buts de ma venue à La Plagne en ce mois de juillet "automnal".
Vendredi après-midi nous arrivons avec Jean Marc au centre d’Aime pour récupérer nos dossards sous un superbe soleil (ce qui est rare en ce moment)
Après une pasta party très bien organisée en compagnie de 1600 coureurs et accompagnateurs, il est temps pour moi d’aller trouver un peu de sommeil dans ma voiture. Le soleil de la journée n’a pas laissé la place à une belle nuit étoilée. Les éclairs zèbrent le ciel et la pluie ruisselle sur la carrosserie de ma "chambre à coucher".
Cinq heures du matin, il temps de m’extirper de ce pseudo sommeil et de me préparer. L’atmosphère est humide et beaucoup de trailers rejoignent la ligne de départ avec la panoplie de pluie. Pour moi ce sera l’option tee-shirt léger car j’ai toujours trop chaud.
Sous l’arche, avec J.Marc nous retrouvons Gérald et des connaissances du SMON.
Briefing du directeur de course et le verdict tombe : Nous ne monterons pas sur le glacier aujourd’hui ! Les conditions sont beaucoup trop mauvaises. Dommage pour un 25ème anniversaire. Néanmoins le parcours aura la même distance (en réalité il fera plus).
6 heures c’est parti sur un chemin plat de quelques km afin d’étaler le peloton puis nous attaquons la pente dans les bois. Le terrain à cet endroit n’est pas trop glissant mais il fait sombre sous ces arbres ruisselants des restes de pluie de la nuit. L’ambiance est calme, il flotte une atmosphère de concentration, chacun dans ses pensées (vais-je arriver à faire mon podium, est ce que je vais bien me classer ou encore, le tee-shirt Finisher sera-t-il sur mes épaules ce soir ?)
Aux alentours du 10ème km nous entrons dans la piste de bobsleigh des derniers jeux olympiques afin de la remonter à l’envers, une façon originale pour grappiller encore quelques mètres de dénivelé.
Petit à petit la végétation se fait plus rare, le ciel "charrie" de gros nuages gris et la température fraiche est pour moi idéale. Après une montée bien raide nous passons le cap de Plagne 2000 pour rebasculer sur Plagne Centre où nous attend le premier ravito.
Je suis dans mes temps malgré le fait que je passe toutes ces heures de grimpette à me faire doubler.
Après avoir repris des forces sur ce ravito, nous remontons les pistes de ski sous les pylônes des remonte-pentes puis le parcours emprunte un replat avant de longer les lacs d’altitude.
Après quelques courts rayons de soleil, la montée jusqu’à Roche de Mio s’effectue dans la grisaille et le brouillard où je double J.Marc qui a un coup de moins bien.
Puis nous rebasculons dans la vallée en empruntant tout d’abord des chemins à chèvres en faisant attention de ne pas se tordre les chevilles. La descente est longue et le terrain devient boueux. Ce parcours de repli nous emmène bas dans la vallée et j’ai un peu peur de la remontée au col de l’Arpette.
Le soleil est revenu lorsque j’attaque cette dernière difficulté, je prends mon rythme de croisière. Puis enfin nous débouchons sur le pierrier, le col n’est plus trop loin, le vent se lève le ciel se noirci et une pluie drue se met à tomber.
Je rebascule sur Plagne Bellecôte où nous attend un beau ravito. Après avoir blagué avec les bénévoles, je me lance à l’assaut des 20 derniers km en faux plat descendants, je peux enfin m’exprimer sur un terrain qui me convient, je vais très bien et je commence à envoyer du lourd.
Je double et double encore, plus personne ne me prendra une seule place avant l’arrivée !
Avec un petit groupe nous débouchons sur la piste cyclable puis c’est le dernier km sous les acclamations des vacanciers attablés aux terrasses des cafés.
Je passe l’arche une minute derrière Gérald (finalement je lui ai repris une heure dans la descente !).
A peine le temps de se congratuler que la pluie se réinvite afin de détremper sur nos épaules nos tee-shirts finisher fraichement étrennés.
Une journée avec de très bonnes sensations qui me laissent plein d’espoir.
" le lendemain "
Place maintenant à la mer (et au
rosé !) sans oublier un minimum d’entraînement ! Ah
oui, c’est vrai fin août j’ai une sortie autour du toit
de l’Europe…
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