samedi 5 avril 2014

24 heures de Grenoble

Sur ce 24 heures, support des championnats de France je m’étais fixé un ou plutôt deux objectifs qui me paraissaient logiques pour mon cinquième 24h (avec quatre fois un record personnel battu).
185 kms et (ou) top cinquante.
Finalement je fini sur une sorte "d’échec" avec 150 kms au compteur.
Alors, il est facile de se trouver dix milles excuses. Le temps qui n’était pas au rendez vous, l’état de forme moyen avec des problèmes de gorge récurents, la fatigue accumulée des jours précédents, le : "ce n’est pas moi c’est l’autre", etc.… Bref il est sur que de vraies raisons se sont accumulées au fil des heures sur une course aussi exigeante qu’est un 24 heures. Voici maintenant la chronologie des événements qui m’on conduit à cette contre performance.
Réveil 6 heures pour un départ en compagnie de David à 7h30. Après une heure et demie de trajet nous arrivons sur place et là plus de place (sans jeu de mots), discrètement nous passons quand même les barrières et trouvons un emplacement tout proche de la piste.
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
Récupération des dossards puis nous essayons de nous installer mais là encore grosse galère plus de matelas pour le coin repos plus de place sur les tables de ravito personnel dans les "stands" il faut jouer un peu des coudes pour gagner quelques cm. Briefing à 9h20 (nous sommes tout juste changés avec nos dossards devant et derrière) Là nous sommes vraiment dans un autre monde, fini les courses à saucisson ici c’est les championnats de France et ça se voit !
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
Après avoir été saluer toutes les connaissances il est l’heure du départ sous les premières gouttes qui commencent à tomber. C’est parti pour une journée en circadie en compagnie de 175 personnes toutes venues avec un but (être champion, prouver ou se prouver quelque chose, aller au fond de soi histoire de se tester ou que sais-je encore).
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
La pluie redouble d’intensité et détrempe la piste ainsi que les parties en stabilisé ce qui n’est pas sans  incidence sur les organismes.
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
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Je passe quand même le quarantième km en quatre heures (pile dans mes temps) mais depuis le trentième je suis raide, les jambes sont dures, le dos est douloureux, je suis mouillé jusqu’aux os et dès qu’une éclaircie est suffisante pour sécher nos tenues la pluie se réinvite dans la foulée.
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
Et tiens ! En parlant de foulée, la mienne commence sérieusement a baisser. Je m’alimente mal (pas assez de salé) je bois de plus en plus car j’ai chaud, les arrêts au ravito sont rapprochés et fréquents. Le mental n’arrive plus à reprendre le dessus (on dit que sur ce type de compétition il y a plus de 70%  de mental). L’envie n’est pas là et je vois cette course en tant que spectateur je n’arrive pas à me connecter à ce trip en me disant mais que font ils tous ces tarés (dont je fais parti aussi) à tourner en rond comme des automates.
Dur ! Avec des pensées aussi négatives je ne suis pas au bout de mes peines d’autant plus que les cadors me doublent pratiquement tous les deux tours. Comme c’est démoralisant !
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
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Je passe enfin les cent bornes en 12h50 soit 50 minutes de trop sur mes calculs, je n’ai pas de bobos, plus trop de douleurs mais c’est à ce moment que je craque, je suis persuadé que ces cinquante minutes perdues me seront fatales pour la réussite de mon challenge.
Tel un grand champion qui sait que se n’est pas son jour, je décide de tout stopper afin de me préserver sans me blesser inutilement.
Je rentre dans la salle et je me mets à ruminer puis finalement je décide de me changer, je passe par le poste de secours histoire de me faire scotcher le pied car j’ai un ongle en pleine repousse qui vient me pousser la peau. Une paire de chaussettes propre et sèche, je renfile les baskets et ressors sur le circuit. La petite plaisanterie m'a fait perdre encore trois quart d’heure. Peu importe pour moi dans la tête c’est fini...
Je tourne tranquillement jusqu’à trois heures du mat mais je n’arrive vraiment plus à trouver de motivation et en plus je commence à avoir la nausée.     120kms Stop !!!
Blog de runslow : LE COUREUR DU MILIEU, 24 heures de Grenoble
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Cette fois la petite voix dans la tête me dit "n’y retourne pas, tu es bien ici dans cette salle avec ton petit duvet". C’est vrai elle n’a pas tort, je reste donc là à même le sol à somnoler sous mon duvet à avoir trop chaud dans ma tenue transpirante jusqu’au moment ou j’entends et vois Didier et Nitro (dans le même esprit que moi) repartir bringuebalants.
Finalement ça va être long d’attendre jusqu'à 10h ! Aller je vais faire un tour dehors. La température est très agréable je mets la musique en mode clubbing sur les oreilles et me mets à trottiner (hum ! çà fait du bien ce petit footing matinal)
Il est 6 heures du mat et la nuit a exercé sont pouvoir maléfique sur la troupe : Le poste de secours est plein. 40 abandons et mis à part les premiers qui empilent des kms les autres ressemblent à une armée de zombies tout droit sortis du clip "Thriller"de M. Jackson.
J’alterne des tours rapides et des plus lents. Je retrouve David qui souffre mais qui s’accroche pour arriver à son objectif de 170km (chose qu’il fera cinq minutes avant la fin, heureux comme tout. Bravo.) Quand à moi durant ces quatre dernières heures sans ravitaillement solide (seulement de l’eau et du sucre) je cumule quand même 30 bornes et sans véritablement forcer. 10 heures c’est le final j’ai la patate tout va bien pas de douleurs, seul me reste un gout amère une sorte de déception. Les "échecs" nous forgent et nous aident à rebondir. C’est une expérience de plus ou je vais analyser mes défauts pour être meilleur la prochaine fois.
Une petite douche puis c’est la remise des prix où tous ces champions meurtris peinent à monter sur le podium. A ce moment là j’ai toujours une petite boule dans la gorge. Voir ces gens du premier au dernier, vidés  mais heureux d’avoir "communié" ensemble toutes ces heures.
Un peu de  pizza puis retour à la maison où je m’autorise une petite sieste au bout de 35 h.
Il faut laissez passer quelques jours pour pouvoir se dire : Bon ok. Je recommencerai mais le dernier alors…
Merci au GUC et à ses bénévoles pour nous avoir supporté (dans tous les sens du terme).
Merci pour les photos sans lesquelles le blog serait beaucoup moins attrayant.
Merci à vous tous, coureurs (potes ou anonymes) pour ce moment de partage.
C’est fini, en route vers mes prochains défis.
samedi 12 octobre 2013 09:59 , dans 24 Heures

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